Angelo Dossoumou au sujet de la vie des entreprises de presse au Bénin: « Le secret c’est toujours de vérifier les informations avant de les publier »
Propos recueillis par l’Informateur
Angelo Dossoumou au sujet de la vie des entreprises de presse au Bénin.
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Rareté des annonceurs, lecteurs potentiels non habitués à acheter les journaux, concurrence des réseaux sociaux sont des maux qui freinent le développement des entreprises de presse privées au Bénin et obligent beaucoup à mettre la clé sous la porte. 18 ans déjà que Fraternité paraît tous les jours dans cet environnement précaire. Angelo Dossoumou est rédacteur en chef de ce quotidien d’information et d’analyse et livre ici quelques secrets et astuces que son organe applique pour survivre.
Bonjour Monsieur Angelo Dossoumou, vous êtes le rédacteur en chef du quotidien Fraternité, PARLEZ- NOUS UN PEU De ce JOURNAL
Le journal FRATERNITE a été lancé en décembre 1999. C’est un journal qui est parmi les pionniers de la presse béninoise, un label. C’est une équipe de jeune qui est dans la trentaine (30) à la quarantaine. On fait ce qu’on peu pour garder le cap.
LE QUOTIDIEN FRATERNITE FIGURE PARMI LES ORGANES DE PRESSE QUI ENFREIGNENT TRES PEU LES LOIS QUI REGISSENT LA PROFESSION, PARTAGEZ AVEC NOUS VOTRE SECRET ?
Non mais le secret c’est toujours de vérifier les informations avant de les publier on a la chance ici que celui qui fait reprise, le directeur de publication, c’est quelqu’un qui a travaillé avec la police qui a un bon carnet d’adresse donc quand il y a l’information qui tombe il y a ses contacts qu’il puisse vérifier avant qu’on ne publie. Nous évitons de recopier les informations parce qu’avec les réseaux sociaux il y a beaucoup de choses qui circulent et qui ne sont pas vraies. J’ai vu ces derniers temps il y a des gens qui prennent des informations sur les réseaux sociaux et qui balance sans vérifier, le lendemain on se rend compte que c’est l’actualité publique comme on le dit. Il faut toujours vérifier même quand vous êtes certains. Rien n’est sur en matière de la compréhension.
VUE LA PRECARITE DU MONDEL ECONOMIQUE DES MEDIA AU BENIN, QUE FAIT FRATERNITE POUR SUBSISTER DANS L’UNIVERS MEDIATIQUE BENINOISE ?
Ce qu’on fait, c’est de trouver de bonnes informations parce que c’est ça qui fait vendre les journaux. C’est vrai qu’aujourd’hui beaucoup n’achètent pas. Si vous n’avez pas de bons annonceurs et que vous n’avez pas de bonnes informations pour capter le lectorat, vous êtes parti pour couler comme on le dit. Donc ce qui peut nous permettre de tenir le cap, c’est déjà de faire de bon travail, de qualité de manière que ce soit sous la forme et le fonds. C’est ce qui peut amener les annonceurs. Parce que sans les annonceurs, c’est mal parti surtout avec la précarité.
A L’ARRIVEE DES RESEAUX SOCIAUX, BEAUCOUP ONT PREDIT LA MORT DES MEDIAS TRADITIONNELS. LES TENANTS DES CETTE POSTURE NE VENDENT TRES CHER LA PEAU DES ANIMATEURS DE LA PRESSES ECRITE, QU’AVEZ A REPONDRE FACE A CELA ?
Oui, même si vous allez aujourd’hui en Europe, les réseaux sociaux sont plus développés ou la connexion de l’internet est au top. Mais les journaux en papier existent toujours. Disons la mère des presses. C’est vrai qu’on n’a pas au niveau de la presse écrite les mêmes influences qu’au niveau des médiats chauds comme la radio, la télévision. Mais on va toujours résister face aux autres médias par parce que au niveau de la presse écrite quoi qu’on dise c’est parfois qu’on est couvert par la télévision en quelques minutes, mais quand c’est à la presse écrite, vous avez des archives que vous pouvez garder et vous avez au moins les traces de ce que vous avez faire comme activités. Bon c’est vrai qu’il y a des média chauds qui donnent l’information, nous aussi on a la faculté de faire des analyses, ce que les médias chauds ne font pas souvent. C’est pour dire que chacun à sa partition.
Tout ce qu’on balance dans les réseaux sociaux n’existe pas nécessairement. Même quand vous allez aujourd’hui en Europe, les journaux en papier se distribuent gratuitement. Ce n’est pas seulement par les réseaux sociaux que les informations passent, il y a aussi les journaux ou les informations intéressent les gens.
LE VOTE ET LA PROMULGATION DU CODE DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION IMPOSE CERTAINES EXIGENCES AUX ENTREPRISES DE LA PRESSES ET DEPUIS QUELQUES TEMPS, LA HAAC A TRAVERS DES COMMUNIQUES APPELLE LESDITS ORGANES A SE METTRE A JOUR. PENSEZ-VOUS QUE CES NOUVELLES EXIGENCES PEUVENT INDUIRE LES ENTREPRISES DE PRESSE ?
C’est toujours relatives même quand vous regardez un peu au Bénin il y a tellement des journaux qu’on ne sait même plus quoi choisir. Il y en a tellement qu’on se tait. Ce n’est pas forcement parce qu’il y a la quantité mais il faut aussi regarder la quantité. Donc je crois que la disposition de la HAAC est très important parce que ça va permettre à d’autre de s’isoler, parce qu’on a besoin de beaucoup de visibilité, on a besoin que notre métier soit assainir parce qu’il y a tellement de n’importe quoi et de la pagaille et ça me dessert même parce qu’on confond tout le monde. On ne sait pas qui fait bien son boulot. Donc je crois que la HAAC fait bien de prendre des dispositions pour réduire certaines choses. C’est vrai qu’on parle de liberté de presse mais ce n’est pas à cause de cette liberté que tout doit être permis.
NOUS AVONS TOUS VU EN DIRECT L’EXTRADITION DE KIKIAGBE GODONOU BERNARD ALIAS KGB. ETES-VOUS D’ACCORD AVEC LA MANIERE DONT LES MEDIAS TRAITENT CETTE AFFAIRE COMME D’AILLEURS, LA PLUPART DES AFFAIRES CRIMINELLES ?
Nous avons juste donné l’information. On n’est pas faire de commentaire. Chacun traite l’information comme il l’entend. Parce que quand on est sur de quelque chose, que vous n’avez pas la bonne information vous donnez juste l’information. C’est ce que nous on a fait ; on a donné l’information on n’est pas allé dans le fond. Puisque c’est là la justice nous dit ce qu’il en ait. Mais jusque là on ne nous dit pas de quoi on l’accuse. D’autres disent que c’est un règlement de compte ; d’autres disent que c’est un escroc international. Donc tant que la justice n’a pas tranché il faut juste donner l’information qu’il a été arrêté et qu’il a été transférer du Togo au Niger. Point bas. Donc ne vous encombre pas de procès ou d’autres informations.
MONSIEUR ANGELO DOSSOUMOU NOUS SOUHAITONS AUSSI VOUS CONNAITRE EN TANT QUE CITOYEN BENINOIS. DITE NOUS ALORS : POURQUOI AVOIR DEVIE VERS LE JOURNALISME SACHANT QUE VOUS AVEZ FAIT L’ANGLAIS ET LE DROIT A L’UNIVERSITE D’ABOMEY- CALAVI ?
Vous avez fait des recherches sur moi ? C’est vrai j’ai commencé l’université par l’anglais. Puisque j’ai fais ça avec des amis très bien en histoire géographie et ils ont insisté que je vienne en droit. Donc en deuxième année j’ai fait la double inscription et c’est peut être le virus qui m’a piqué. J’ai fait une maitrise en droit science politique et relation internationale je suis bien dans mon rôle en tant que journaliste politique. Bon je suis venu à la presse , disons c’est par accident parce que quand j’ai fini le droit, j’ai déposé un stage au ministère puisque je fait science politique international, ça n’avait pas prospéré, puisque j’étais à la maison et que j’aime beaucoup lire et écrire, j’ai proposé une demande de stage ici, et c’est comme ça que j’ai commencé et fait trois (3) mois, six (6) mois et c’est ainsi ; avec le temps il y a eu des départ.
NOUS VOUS VOYONS AFFIRME DANS LES GENS D’OPINIONS COMME LA CHRONIQUE ET L’EDITORIAL, PARTAGEZ AVEC NOUS VOS SOURCES D’INSPIRATIONS ?
Les sources d’inspirations c’est d’abord l’actualité. Quand vous parlez d’éditorial et vous parlez de chronique c’est forcement par rapport à des faits réels.
On invente pas, on se base sur ce qu’il y a comme information pour donner, pour analyser, disons commenter ; il n’y a rien d’exceptionnel donc je crois que c’est une affaire de don. Il y en a qui on le don de chanter c’est comme ça qu’il y a d’autres qui ont le don d’écrire. Il n’y a rien de spéciale, c’est développer ses attitudes en matières d’écriture.
DE QUELLE RELIGION ETES-VOUS ?
Catholique
ETES-VOUS MARIE ET VOUS AVEZ DES ENFANTS ?
J’ai une femme et quatre (4) enfants dont trois (3) garçons et une (01) fille
COMMENT ARRIVEZ-VOUS A CONCILIER VOTRE VIE FAMILIALE ET VOTRE VIE PROFESSIONNELLE ?
Eh bien ce n’est pas facile, moi comme vous le constatez, je suis à la télé et à la presse écrite. On quitte généralement ici autour de 2h à 3h, moi je suis obligé de revenir le matin très tôt déjà à 5h 30 30 je suis de retour. J e me repos e à peine 2h par jour et surtout semaine. Je ne dors même pas à la maison puisque je ne suis pas loin. Je suis à coté du carrefour IITA là. Mais j’ai la chance, j’ai un grand frère qui a une maison à coté du Bénin marché donc je dors chez lui ; j’ai une chambre. Je dors là. Je rentre tard à 3h, je me lève déjà à 5h. Je reviens ici autour de 5 h à 5h30 puisque je dois passer à la télé déjà à 7h. Eh bon, comme la maison du grand frère n’est pas loin, entre 9h et 12h, puisque la conférence est à 13h. J’ai encore le temps d’aller me reposer un peu. Je reviens à12h pour la conférence de 13h. Et c’est partie pour X heure parce quand vous commencez, on ne sait pas à quelle heure finir. Ça dépend. On peut finir à 4h. Parfois, on dort ici. Donc c’est comme ça.
QUEL EST VOTRE PLAT PREFERE ?
Comme je suis de Savè, j’aime l’igname pilé et la pate
QUELS CONSEILS AVEZ-VOUS POUR NOUS QUI VENONS D’EMBRASSER CE METIER ?
Pour conseils pour vous qui venez d’embrasser ce métier, je vous conseille de beaucoup lire. Quand vous voulez être un dessinateur, vous êtes forcément appelé à aguerrir le toit des autres. Il faut beaucoup lire et faire aussi d’exercice. C’est en forgeant qu’on devient forgeron. On ne naît pas chroniqueur, on le devient. Lire, c’est le seul secret. Moi j’ai la chance quand j’étais au collège, je lisais beaucoup. On m’appelait « un rat de bibliothèque ». J’étais abonné au centre qui n’était pas loin de la maison non plus. Au moins par semaine, je lis deux gros romans, je n’aime pas les petits romans de 200 à 300 pages. Je lis les romans de 400 pages. Je n’ai plus maintenant assez de temps pour lire. Le seul secret pour un journaliste, c’est de beaucoup lire.
ON A COMPRIS QUE VOUS N’AVEZ PAS CHOISI CE METIER PAR PASSION. AVEZ-VOUS EU PAR LA SUITE L’AMOUR POUR CE METIER ?
Pour moi, le métier du journalisme n’était pas une passion. Mais on finit par être piqué par le virus. C’est vrai qu’on vient par accident. Si on me demandait de choisir à nouveau, j’opterais pour un métier me permet d’être tout le temps avec ma famille. Mais on est rentré dedans ; on ne peut plus sortir. Sinon, la passion c’est peut être un grand mot.
Propos recueillis par l’Informateur