Filière ananas au Bénin : La révolution verte sous de bons auspices
PAR Constant ADJAHOUNGBA
Filière ananas au Bénin
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Après le coton et l’anacarde, le troisième produit d’exportation au Bénin demeure l’ananas. Même si le pays produit en grande quantité l’ananas de bonne qualité, plusieurs facteurs rendent son exportation difficile sur les marchés internationaux. Mais depuis quelques temps, l’espoir renait pour les producteurs et les exportateurs.
La filière ananas connait depuis quelques années au Bénin un regain. Après les périodes de vache maigre où la filière a enregistré une baisse de production à cause des aléas climatiques et d’une mauvaise organisation, la filière reprend progressivement. Même si cette remontée démontre une révolution dans le secteur grâce à sa nouvelle structuration, la filière ananas attend toujours de relever le défi de l’exportation. En effet, la filière ananas contribue à plus de 1,2% du Pib national. Cette faible participation résulte de la difficulté de transformation du produit. Nombre de paysans sont contraints chaque saison de jeter des tonnes d’ananas pourris n’ayant pas pu être écoulé sur le marché local. Selon Cosme Sossou, l’ananas brute au Bénin ne se vend qu’au Nigeria, au Togo et le reste sur le marché national. « Nous éprouvons beaucoup de difficultés pour écouler nos récoltes. Si pendant un temps si court tu ne cèdes pas ta récolte au prix voulu par les marchands tu risques de jeter des centaines de tonnes d’ananas. Et ce sera des pertes pour toi », a-t-il déclaré. Pour les responsables de la coopérative des producteurs d’ananas, seule la transformation pourrait sauver les acteurs de la filière, surtout les producteurs. « L’industrie de transformation de l’ananas en jus chez nous est encore rudimentaire. La plupart du temps, ceux qui le font utilisent les bouteilles de bière recyclées, des capsules recyclés. Or ces jus ne peuvent pas aller loin. Ils sont seulement livrés dans des pays de la sous-région. Et là encore, ce n’est pas tous ces pays qui prennent ça », a déclaré Emmanuel Zossoungbo. Il faut noter qu’en réalité depuis quelques temps, le gouvernement entend appuyer les producteurs d’ananas. Dans ce processus, une plateforme regroupant les acteurs, depuis le paysan jusqu’aux commerçants en passant par les transformateurs et les institutions de recherche. Cette plateforme vise entre autres à promouvoir une agriculture intensive de l’ananas. La transformation et la commercialisation seront mieux encadrées. Déjà, les premiers efforts sont visibles. Désormais à l’aéroport de Cotonou, une chambre froide est disponible pour les exportateurs. Aussi, des institutions en charge de la recherche agricole ont mis à la disposition des paysans plus dix mille vitroplants. Avec cette technique, la production à l’hectare est déjà passée de 50t à 60 tonnes. Ainsi la révolution dans le secteur s’annonce sous de bons auspices.