Exposition de Catherine de Clippel et Elise Tokoudagba : Entre divinité et art de vivre, le vodoun…
Par Charenne Sossou
Exposition de Catherine de Clippel et Elise Tokoudagba : Entre divinité et art de vivre, le vodoun…
Chant de musique traditionnelle, exposition de statuettes et photos à la gloire du vodoun, c’est l’ambiance qui a prévalu lors du Vernissage de l’exposition vodoun du photographe français Catherine De Clippel et de l’artiste plasticien béninoise Elise Tokoudagba. C’était le mardi 08 Janvier à la salle d’exposition dudit centre à Lobozounkpa.
Calme plat devant la médiathèque de Lobozounkpa pourtant c’est un évènement particulier comme en accueille bien souvent ce centre. A l’intérieur, un parking pour les engins des invités est installé. A dix-neuf heures trente, le signal est donné. Les invités sont priés de se rendre devant la salle d’exposition où quatre personnes les y attendent. Deux de ses personnes sont des organisateurs de l’évènement et les deux autres ne sont autres que les artistes dont les œuvres seront exposées : Catherine de Clippel et Elise Tokoudagba. Après la présentation des deux artistes au publique, l’exposition est officiellement ouverte.
A ce vernissage étaient présents non seulement des béninois de tout type d’âge, du vieillard à l’élève mais aussi de nombreux européens fascinés par les rites et cultes africains. Certains habillés à la manière africaine ne se sont lassés d’admiration devant les photographies de l’artiste Catherine de Clippel. Ces photographies assez expressives montres des cérémonies vodoun et amène son contemplateur à pénétrer l’âme même des cultes et rites traditionnelles.
Selon l’artiste Catherine de Clippel « Les dieux vodouns du golfe de Guinée ne sont pas facilement séparables de leur matérialisation. A la différence du Dieu créateur reconnu par les vodouisants, les vodouns sont des énergies manipulables, investies dans des objets fabriqués, qui condensent des milliers d’ingrédients et de savoirs ».
Plus qu’un culte, une identité
*Dans la deuxième chambre de la salle d’exposition, ce ne sont plus des images qui attirent les visiteurs, mais plutôt des statuts représentant divers divinités faites d’argile qui y sont exposées. On reconnait de par leur beauté et leur réussite l’œuvre de la plasticienne Elise Tokoudagba fille du sculpteur, modeleur et peintre béninois décédé en 2012.
La jeune dame, assaillis de partout des personnes émerveillées par son art qui lui posent des questions multiples répond fièrement à ce qui le comprenne en langage fon pour démontrer à tous qu’elle est fière de ses origines. Pour elle, l’on ne peut dire de façon clair et limpide ce qui tient à cœur que dans sa propre langue.
« J’ai hérité cet art de mon père et tout comme lui je m’inspire de la représentation des symboles religieux du vodoun. C’est une voie d’affirmation de mon identité culturelle et de préservation du riche patrimoine culturel de mon pays car je suis moi-même adepte du vodoun. En tant qu’artiste je travaille différentes matières dont le ciment, l’argile, le plâtre, le fer et bien d’autres encore. Les statuts de l’exposition ont été faites en argile une terre qui n’est pas comme les autres et qui par sa malléabilité permet de faire de grandes choses. J’ai représenté divers divinités dont les kùvito et le serpent Aïdohouèdo. Ils existent de nombreuses divinités dans le panthéon vodoun et chacune diffèrent par ces cultes et cérémonies. Je suis « vodounsi » et je peux dire que bien qu’une simple religion c’est une identité, u art de vivre. »
Une initiative pour restaurer l’image des religions endogènes.
A la fin de la présentation des œuvres, certains invités se dirigent vers le cocktail organisé à cette occasion et d’autres encore charmés par la richesse culturelle du Bénin, ne se lasse de passer d’une pièce à l’autre afin d’admirer le travail des artistes.
Selon Hervé Dossou élève qui à la fin de ses cours a voulu faire un tour à la médiathèque pour admirer ce travail « c’est une belle initiative car les religions endogènes sont aujourd’hui marginalisées et craintes par la population béninoise et africaine toute entière qui l’assimile parfois au satanisme. Pour c’est notre identité, c’est notre culture et elle mérite d’être valorisée »
Allant dans le même sens, Louise venue visité ne tarit guère d’éloge pour les deux « c’est une belle initiative et je félicite les artistes pour leur travail. Le vodoun est aujourd’hui relégué au dernier rang des religions car l’africain la considère comme diabolique et les nouvelles religions ont alimenté ce mythe. Pourtant même les européens s’y intéressent et c’est le cas de l’artiste Catherine de Clippel. Cela montre vraiment qu’il y a une richesse dans nos cultures »
Il faut noter que cette exposition a été pensée dans le cadre de la fête des religions endogène du 10 Janvier au Bénin et les œuvres des artistes seront exposées pendant toute une semaine. Cette exposition de par sa diversité nous propose de par sa diversité deux regards croisés sur la religion vodoun.
Charenne Sossou